Difficile de le rater tant il en impose par son style unique et sa taille massive, le Pentax 67 fait partie de ces appareils argentiques qui ont marqué leur époque. Une bête de travail souvent qualifiée d’indestructible et d’increvable, ce reflex gigantesque de 2,4kg (lorsqu’il est équipé du 105mm) est encore aujourd’hui grandement utilisé par les photographes professionnels, et admiré par tous les amateurs d’appareils photo argentiques. Dans cet article, Club Argentique se penche sur le légendaire Pentax 67, une icône de la photographie argentique.
Histoire du Pentax 67
Le Pentax 67 est apparu sur le marché de la photographie en 1969, originellement sous le nom de Pentax 6×7. C’est un appareil photo reflex (la visée se fait à travers l’objectif) de moyen format, utilisant des pellicules 120 et 220 et produisant des images de 6 centimètres par 7 (pour mieux comprendre ce qu’est un appareil moyen format argentique, nous vous invitons à lire notre article dédié à la question). Le Pentax 6×7 de 1969 dispose d’un prisme de visée non équipé de cellule de mesure d’exposition, et sa focale standard est le Super Takumar 105mm f:2.4. À sa sortie, l’entreprise Asahi-Pentax propose une multitude d’objectifs à focale fixe et zoom, ainsi que différents prismes équipés ou non de mesure TTL permettant une lecture de l’exposition dans le viseur. Sa vitesse d’obturation varie de 1 seconde à 1/1000 de seconde, l’appareil dispose aussi d’une pose Bulb. Bien que sorti en 1969 et entièrement manuel, la première version du Pentax 67 nécessite une batterie 4LR44 pour fonctionner.
Le Pentax 6×7 connaîtra plusieurs évolutions au cours de sa carrière, la première étant le Pentax 6×7 (MLU) sorti en 1976, puis le Pentax 67 introduit en 1989, et enfin le Pentax 67II qui verra le jour en 1998.



Caractéristiques techniques et fonctionnalités
Le Pentax 6×7 (MLU) de 1976
La première évolution du Pentax 6×7 se voit ajouter à son nom originel la notion (MLU), pour ‘Mirror Lock Up’, soit en français ‘verrouillage du miroir en position haute’. Peu après sa sortie en 1969, le Pentax 6×7 avait rapidement montré des problèmes de vibrations liées à l’énorme miroir présent dans l’appareil. Dérangeant pour les poses longues qui nécessite une stabilité parfaite, l’entreprise japonaise décide d’apporter une amélioration avec le Pentax 6×7 (MLU) en 1976. Cette nouvelle version dispose d’une fonctionnalité permettant de relever le miroir avant le déclenchement de l’appareil, de façon à ce que le miroir ne crée pas de vibrations non voulues au moment de la prise de vue. Lorsque cette fonctionnalité est activée, il n’est plus possible de composer dans le viseur (puisque le miroir est relevé), il est donc important de composer son image avant de relever le miroir. À la sortie du MLU, Asahi-Pentax proposera aux détenteurs de la première version de l’appareil de les updater dans leurs usines.
Le Pentax 67 de 1989
Le Pentax 67 voit le jour en 1989, soit déjà 20 ans après la sortie du premier Pentax 6×7. Son aspect est très similaire, l’appareil dispose de boutons redessinés mais qui restent placés aux mêmes endroits que sur la version originale. La plus grosse différence se fait dans les nouveaux prismes de visée proposés avec l’appareil, ces derniers disposent d’une nouvelle technologie de calcul de l’exposition. En apparence, le Pentax 67 paraît plus moderne, moins imposant (bien que son format soit inchangé), et expose fièrement une plaque Pentax sur l’avant du prisme, exit la mention ‘Asahi’ présente sur les précédents modèles.

Le Pentax 67II de 1998
La principale évolution du Pentax 67II de 1998 est l’ajout d’un grip pour la main droite et d’un panneau LED sur le dessus de l’appareil, affichant les différents réglages sélectionnés. Le Pentax 67II sera la dernière version du légendaire modèle de la marque japonaise, sa production s’arrêtera en 2009.

Pourquoi le Pentax 67 est-il toujours populaire ?
Si le Pentax 67 est toujours aussi populaire aujourd’hui, c’est très certainement pour la qualité et la variété exceptionnelle de ses objectifs. Tout comme le boîtier, les objectifs ont connu 4 versions, Super Takumar (1969), Super-Multi-Coated (1971), SMC Pentax 6×7 (1989) et SMC Pentax 67 (1998). Les objectifs proposés par le manufacturier japonais sont d’une polyvalence rare, puisqu’ils s’étendent de 45mm (équivalent à un 23mm sur du 24×36) à 1000mm (équivalent à un 500mm sur du 24×36). Le plus connu d’entre eux est assurément le 105mm (équivalent à un 50mm) qui dispose d’une ouverture exceptionnelle de 2.4, ce qui fait de lui l’objectif 6×7 avec la plus grande ouverture jamais commercialisé. Les optiques du Pentax 67 ont un piqué absolument sublime, combiné à la profondeur de champ si chère au format 6×7, ces objectifs sont capables de donner des résultats tout à fait uniques. C’est pourquoi, bien qu’il ne soit pas accessible à tous étant donné son prix, le Pentax 67 est un appareil qui fait rêver tous les passionnés de photographie argentique. Au-delà de ses qualités optiques exceptionnelles, utiliser un Pentax 67 relève d’une dimension historique au même titre qu’un Leica ou un Rolleiflex.
Comparaison du Pentax 67 avec d’autres appareils moyen format
Dans le monde du moyen format argentique, le 6×7 est sans aucun doute le format le plus apprécié des photographes. Son rapport, à mi-chemin entre le format carré du 6×6 et le format plus allongé du 6×4,5, permet un confort de composition unique. Bien que le Pentax 67 apparaisse comme porte-étendard du format 6×7, cette catégorie regorge de boîtier légendaire plus prémium les uns que les autres. Des plus mécaniques et analogues comme le Pentax 6×7 et le Mamiya RB67, aux plus technologiques et électroniques comme les Mamiya 7 ou Mamiya RZ67, les appareils photos moyen format 6×7 sont extrêmement spécifiques à certaines pratiques. Par exemple, le Mamiya RZ67 est destiné à une utilisation en studio, posé sur un pied, tandis que le Mamiya 7, un appareil compact télémétrique, est plutôt destiné au reportage et au documentaire. Le Pentax 67, lui, se situe à cheval entre les mondes. Étant donné son poids et sa taille importante, il est plutôt destiné, comme le RZ67, à une utilisation en studio, mais pour les plus téméraires (et musclés), il est exceptionnel lorsqu’il sort de sa zone de confort, en voyage ou en aventure. Sa robustesse fait de lui un compagnon parfait pour les expéditions dans les contrées les plus extrêmes qu’il soit.
L’avis de Club Argentique sur le Pentax 67
Si vous souhaitez pousser les portes du format 6×7, le Pentax 67 est probablement le choix le plus sûr. Contrairement à certains de ses homologues, le Pentax 67 reste l’un des appareils les plus abordables de sa catégorie. Suivant les différentes versions et optiques, son prix varie entre 500 et plus de 2000€. Le Pentax 67 s’adresse à des photographes confirmés, c’est un appareil qui demande certaines connaissances en photographie et plus particulièrement en photographie argentique. C’est pourquoi nous vous conseillons, chez Club Argentique, de pratiquer avec un reflex 24×36 classique avant de vous mesurer au massif Pentax 67 et au plus contraignant moyen format argentique.
Le Pentax 67 s’adresse aussi bien à des photographes de portrait qu’à des photographes documentaires, dans les deux cas, le format et les coûts qu’il engendre demanderons une grande attention dans la pratique.
Chez Club Argentique, nous considérons le Pentax 67 comme un boîtier légendaire. Son style vintage inimitable et sa taille font de lui un appareil qui amène à la curiosité. Dans un monde où tout le monde possède un appareil photo dans sa poche, opter pour un appareil aussi massif que le Pentax 67 relève d’un défi qui saura être récompensé par les images exceptionnelles qu’il produit.
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